vendredi 25 février 2011

Pourquoi les US s'en remettent au protestionnisme

Dans l'affaire du méga-contrat des ravitailleurs de l'US Air Force, le Pentagone vient de rendre sa décision après plus de dix ans de tergiversation : c'est donc Boeing l'avionneur américain qui obtient ce marché historique de plus de 35 milliards de dollar. Il était en concurrence direct avec EADS, la firme européenne.

Les plus naïfs auront une lecture à froid, objective, reconnaissant probablement que c'est le meilleur candidat qui l'a remporté. Le meilleur dossier d'un point de vue des coûts et de la performance des avions.

Les plus naïfs, car pour les réalistes, une deuxième lecture s'impose dans cette décision. D'une part, il semble que ce programme sera extrêmement difficile à rentabiliser. D'autre part, l'objectif non dit, tacite, vise à  éviter la casse sur le plan social pour Boeing. Casse mal venue en ces temps socio-économiques difficiles aux Etats-Unis.

Il est important de rappeler que, même si la croissance est au rendez-vous, déjà plus de 2%, elle reste insuffisante pour relancer la Job machine qui a fait tant de merveilles par le passé outre-atlantique.

Donc un mot nous brûle les lèvres et qui est à l'origine de cette décision favorable au constructeur américain même si, par diplomatie, tout le monde s'en défend : protectionnisme.

Visiblement, ce n'est pas la main invisible du marché qui a joué en l'occurrence, mais bien celle du protectionnisme, disons inconscient pour ne fâcher personne (?), ou déguisé qui a certainement guidé le choix des pouvoirs publics américains.

La ou l'Europe s'embarrasse avec des principes et valeurs, ses partenaires et rivaux économiques démontrent une fois de plus que nécessité fait loi. Avant tout. La real politik contre l'angélisme européen...

Que l'Europe en tire les enseignements qui s'imposent...

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