lundi 23 mai 2011

Pourquoi sondages et démocratie ne font pas bon ménage

Figurez vous que les jeux étaient faits ! Que le sort des élections présidentielles de 2012 étaient déjà scellé ! Plus de suspens. Nous connaissions le grand gagnant. Son nom ? DSK ! La France doit être probablement la seule démocratie moderne au monde ou, finalement, l'organisation d'élection est inutile, voire futile. Puisque les sondages consacrent un an à l'avance le nom du futur vainqueur.

Imaginez l'économie de coût pour l'Etat. Plutôt une aubaine au moment ou nos caisses sont vides, nos finances publiques affichent des déficits sans pareils et que l'austérité est de rigueur.

Mais voilà, ''l'élu'' avant l'heure selon les sondages et les médias, vient ,en une nuit, de mettre à bas ce scénario trop bien huilé et magnifique. Même magnifié par les médias.

Le scénario déjà écrit, que le bon peuple n'avait plus qu'à avaliser, cela devait être une pure formalité selon ces instituts de sondage et les médias, s'est effondré, a fait littéralement pschitt ! ''Boum boum badaboum'' DSK aurait pu reprendre à son compte la célèbre expression de notre Belmondo national à qui on vient de rendre l'hommage qu'il mérite. Et heureusement de son vivant.

Quelle stupeur a du parcourir le monde politico-médiatique ! L'effroi a du en saisir plus d'un. Une fois de plus, ce qui devait être, ne sera pas.

Rapidement, pour garder la tête haute, on élabore immédiatement de nouveaux scénariis, démontrant que nul, décidément, n'est irremplaçable. On se met en quête, illico, du prochain candidat qui ferait l'affaire. Surtout celle servant les intérêts de l'élite politico-médiatique. Et déjà deux noms tiennent la corde : Martine Aubry et François Hollande. Inutile de dire, qu'à leur place, je m'inquièterai de cet engouement.

Car à ce jour, nul candidat qui avait les faveurs des médias n'est parvenu à gagner l'élection présidentielle. Une vraie malédiction qui, pourtant, ne décourage pas les médias.

En tous cas, il est clair que cette affaire et ses conséquences, posent sérieusement la question de la pertinence des sondages et de leur multiplication si longtemps avant l'échéance.

Faut il les interdire ? Ou tout du moins, revoir la réglementation pour en corriger les excès et abus ? Selon leur périodicité, leur nombre autorisé (mois, semaine), leur récurrence ? Des questions, elles, pertinentes. Et que tout leader politique se devrait de se poser. Un minimum de déontologie en la matière ferait le plus grand bien.

Il est évident que cette surenchère voire orgie sondagière à la longue nuit à la bonne santé de notre démocratie, déjà bien malade au regard à la fois des taux d'absention aux élections et de la défiance forte entre les élus et le peuple.

Qui aura le courage de se saisir de cette question, fondamentale, pour éviter que se répètent les erreurs d'hier ?  Sinon, chacun court le risque d'une réplique du pire, soit un nouveau 21 avril 2002.

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