mercredi 15 décembre 2010

Pourquoi la France présente un bilan numérique inquiétant

En septembre 2010, la France vient tout juste d’atteindre le niveau de connexions de la Corée du Sud… de 2001 ! Tel un des constats effarants présenté lors de la conférence de presse tenu par le Think Thank  Renaissance Numérique  ce 22 novembre 2010.

Le Think Tank a mis en lumière 6 chiffres pour décrire 6 états catastrophiques, puis a dressé le bilan de ses propres actions et appelé à une urgente mobilisation en faveur du numérique avant d’annoncer le lancement d’une grande réflexion en son sein pour l’année 2011.

« Le numérique, aujourd’hui, en France ? Alarmant. »

Dans son livre blanc « 2010, l’Internet pour tous ! » publié en 2007, le Think Tank s’était fixé comme objectif d’arriver à 80% de foyers français équipés, connectés et formés à l’internet d’ici la fin de l’année 2010. À l’approche de cette date butoir, Renaissance Numérique a décrit l’état du numérique dans l’hexagone : « une situation alarmante».

Guillaume Buffet, co-président de Renaissance Numérique, a lancé : « Nous sommes très loin des ambitions que nous avons pour notre pays. Le constat que nous faisons de la situation actuelle est un pavé jeté dans la mare, les indicateurs sont clairement dans le rouge ! En un mot, c’est alarmant ».

Les chiffres présentés par Renaissance Numérique illustrent en effet l’urgence qu’il y a à agir :

- Au 3e trimestre 2010, seulement 2 foyers français sur 3 sont connectés à internet : la France de 2010 est au niveau de la Corée du sud en 2001 ! ;

- Moins d’une PME française sur deux (48%) dispose d’un site internet : la France est à 13 points en dessous de la moyenne européenne ;

- Les start-ups numériques ne représentent que 2,1% des créations d’entreprises : les entreprises de l’internet se créent à l’étranger ;

- Le chiffre d’affaire du e-commerce français ne représente même pas la moitié de celui réalisé au Royaume-Uni (25 milliards contre 56) ;

- Les écoles élémentaires comptent 11 élèves pour un seul ordinateur. Existe-t-il même une ambition sur le numérique ?

Renaissance Numérique a ensuite présenté la synthèse de l’étude qu’elle a réalisée au 2e trimestre 2010 sur les politiques régionales en matière de numérique. Si elle salue les initiatives de 5 régions (Île de France, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine et Auvergne), elle en appelle à plus de coopération avec les autres collectivités, les CCI, les rectorats et les associations professionnelles.

L’étude est téléchargeable sur le site internet http://www.renaissancenumerique.org/

Signes encourageants

Cet état des lieux ne doit pas pour autant nier quelques signes encourageants. Renaissance Numérique a estimé, à partir du bilan de ses propres actions, que la centaine de réunions tenues en près de cinq ans avait porté ses fruits. Huit des quinze propositions de son livre blanc publié en 2007 (« 2010, l’Internet pour tous ! »), ont été engagées. La plus emblématique d’entre elles était l’entrée du numérique dans un portefeuille gouvernemental, qui a effectivement vu le jour avec le Secrétariat d’Etat au numérique, aujourd’hui regroupé avec l’Industrie et l’Energie.

L’investissement de Renaissance Numérique a également permis la généralisation du reconditionnement d’ordinateurs, l’autorisation du don de matériel informatique par les entreprises à leurs salariés sans taxation et la progression de l’accessibilité du Net pour les personnes mal et non-voyantes.

Deux opérations on été lancées : « Banlieue 2.0 », visant à proposer des actions concrètes pour que le numérique favorise l’emploi les jeunes dans les banlieues, et « Rentrée 2.0 », visant à équiper des écoles primaires et des foyers à faibles revenus avec des ordinateurs reconditionnés, favorisant en même temps la création d’emplois de réinsertion sociale.

Voilà qui a le mérite de remettre les choses à leur place. Et revenir à un minimum de vérité sur une réalité trompeuse.

lundi 13 décembre 2010

Pourquoi notre démocratie est mortelle...

Tiens, comme c'est étonnant (du point de vue de l'élite politique) le Front National fait son retour dans les sondages. La bête que l'on croyait terrassée, définitivement hors course, à l'effet de nuisance réduit à néant, vit et reprend des forces. Peut-être plus que jamais.

Pourquoi cet étonnement, pour ne pas dire cette stupeur croissante - une fois la gravité de la chose digéré par une conscience choquée - de la part de la classe politique ? Car il suffit d'écouter et de fréquenter la ''France d'en bas'' pour comprendre qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, même plus rond au sein de nos territoires...

N'entendez vous cette colère qui monte ? Non visiblement de la part de notre classe politique. Cette dernière ne veut surtout pas regarder en face la réalité sociale. Un déni, un attitude de refus qui désormais dure depuis plus de vingt ans.

Comment expliquer dans ce cas ce déphasage, entre une réalité et la réponse apportée par les leaders politiques ? Ce dialogue de sourd ? L'explication tient en un mot : une césure. Plus qu'une fracture, une vraie césure est à l'oeuvre entre les citoyens confrontés à un quotidien éprouvante et à l'avenir incertain et une classe dirigeante qui perdure dans sa tour d'ivoire, à l'abri des violents contre-coups économiques que la France prend régulièrement dans les reins depuis la première crise du pétrole, soit en 1973.

Une classe politique hors sol. Tandis que nos concitoyens, les pieds bien sur terre, éprouvent les pires difficultés dans leur vie de tous les jours. D'où une incompréhension entre les deux. Incompréhension qui grandit et qui, à force, débouche sur la perte de confiance. En l'absence de changement radical dans les comportements de nos dirigeants, à la hauteur des attentes de la part des citoyens.

Autrement dit, des citoyens qui espèrent de la solidarité de la part de leur classe dirigeante. Comme se serrer la ceinture, consentir aux mêmes sacrifices financiers, se soumettre à la même cure d'austérité budgétaire... partager ce régime sec très draconien. Or, aucun signal fort n'est envoyé ou perçu en tant que tel par les citoyens.

Sans parler, parfois, d'un goût amer d'impunité de la part nos dirigeants en dépit des fautes commises car ce sont eux aux commandes, et qui se partagent les responsabilités, depuis plusieurs décennies. Voilà qui n'est pas sans rappeler le célèbre ''responsables mais pas coupables''.

De l'incompréhension à la défiance, on passe tout naturellement à la colère. Coctail explosif  et dangereux de la lassitude et la rancoeur, dont cette derniere, devient progressivement de latente à manifeste.

De là, un peuple a plusieurs options pour exprimer sa colère, fruit d'un désarroi, pour ne pas dire d'une déséspérance au mieux incompris, au pire nulle prise en compte par ses dirigeants : la voie de la violence. Des émeutes éclates éparses, sporadiques mais tels des métastases, se généralisent et gangrènent tout le territoire. Le pays bascule dans la désordre, le chaos social, voire la guerre civile.

La voie de la légalité, celle politique, par les urnes, en votant pour un parti en total résonnance avec ce mécontentement et en promettant des lendemains meilleurs notamment en punissant celles et ceux qui sont à l'origine de leur souffrance.

Mais une option, en fait, faussement vertueuse. Car le résultat serait tout aussi désastreux. Comme l'histoire l'a mainte fois prouvé par le passé. La gouvernance d'un Etat par un parti extrême, droite ou gauche, conduit toujours au pire pour un peuple : dictature, fin de l'Etat de droit, restriction des libertés, retour de l'arbitraire, une économie en déshérence, une paix sociale payée au prix d'innombrables vies humaines...

Pourtant, ce scénario du pire, qui, il y a encore, une décennie, faisait figure de fiction politique, prend corps insidieusement. Sa probabilité s'est emballée.

Premier élément tangible : en Europe, nombreux sont les partis d'extrême Droite à percer et s'imposer comme une pièce incontournable sur les échiquiers politiques nationaux : Belgique, Autriche, Suède, Pays-Bas, Suisse, Hongrie. Une contagion constante et qui ne connaît pas de rémission dans sa progression.

Le pays que tout le monde devrait surveiller comme le lait sur le feu, c'est l'Allemagne. Car le jour ou l'extrême droite emboîtera le pas, dans ce cas, cela veut dire que le garde fou moral ultime en Europe tombera. Donc, les vieux démons dont nos Nations se croyaient (candidement) à jamais débarrassé, viendraient à nouveau frapper à la porte de nos démocraties.

Deuxième élement, en France : à plus d'un an de l'élection présidentielle, Marine Le Pen, est créditée de 17% d'intention de votes ! A la même période, son père recueillait ''seulement'' 12% en 2001. On sait toutes et tous ce qu'il advint en 2002...

Une nouvelle fois, pour minimiser le risque et se convaincre que l'histoire ne se répète jamais, tous les leaders avancent des arguments, qui, du point de vue de la logique pure et intellectuellement parlant sont indiscutables, mais terriblement à côté de la plaque au regard de la réalité de notre pays. 

Tout ceci est prévisible depuis vingt ans. Encore faut il accepter de regarder la France réelle droit dans les yeux. Et non se cacher derrière des rideaux de fumée.

La lâcheté de nos responsables politiques sur des sujets de première importance comme l'immigration tout comme leur décrochage du réel d'avec la France qui travaille sont les causes premières de cette résistance du FN dans le paysage politique national.

Leur salut - encore faut-il qu'ils souhaitent ardemment se sauver autant qu'ils le disent, ne peut venir que d'eux mêmes. Surtout pour la Droite qui paie ''cash'' ses errements idéologiques.

A l'instar de la nature, la politique a horreur du vide. Tous nos responsables politiques, à force de répondre aux abonnés absents sur des enjeux majeurs, ont laissé une place vacante. Que les extrêmes (car l'extrême gauche ne faut il pas l'oublier est une épine dans le pied du PS mais dans une moindre mesure) ont su par opportunisme et habilement occupé.

Sous-estimer son adversaire conduit généralement à sa propre perte... tout le monde devrait relire les conditions de la prise du pouvoir par Hitler ou encore Mussolini...

Ne jamais oublier... En sommes nous capables aveuglés par notre certitude d'être meilleurs que nos ancêtres ? Sans oublier que l'Histoire est sans fin... Notre démocratie et notre mode de vie sont mortels comme nous le sommes, nous autres, êtres humains...

vendredi 10 décembre 2010

Pourquoi ''People'' ou ''Politique'' il faut choisir

Michel Drucker a confié sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché" qu'il n'avait pas l'intention d'inviter Marine Le Pen, tout comme il n'avait pas invité son père, Jean-Marie Le Pen.

En tant que maître d'orchestre de l'émission c'est son droit le plus strict à l'animateur. Il décide pleinement de qui il invite. Tout comme on peut concevoir que sa conscience lui interdit de recevoir une personne représentante d'un parti aux idées qu'il ne doit pas porter particulièrement dans son coeur. Honnête de sa part. Car c'est une émission de divertissement, avant tout. Dans ce cas, une alternative, peu crédible et fantaisiste j'en conviens, serait que Michel Drucker cède sa place, le temps de cette émission avec Marine Le Pen ?

Cependant, Michel Drucker en ''politisant'' son émission se frotte donc aux limites de cet exercice généralement périlleux. Car on quitte le terrain de la neutralité, de l'amusement, du divertissement pour un autre aux règles du jeu totalement différentes et aux conséquences plus visibles et nettement plus sensibles pour la démocratie. Celui de la pluralité des expressions, de l'égalité de temps de parole, de la représentativité de ceux et celles qui nous gouvernent ou aspirent à nous diriger.

A ce titre, Michel Drucker commet donc une première entorse. Dans tout jeu, il faut en accepter les règles, qu'on les aime ou pas. Car, ne pas les respecter, revient à tricher avec ces mêmes règles.

La deuxième limite, que révèle cette affaire, est la nocivité du mélange des genres, tendance également appelée ''la pipolisation'' de la classe politique. Comme on le voit, cela crée des tensions et une perte de repère pour tous. Animateur et spectacteur.

Troisième effet qui secoue et, qui, est, probablement, le plus grave : la stigmatisation d'un leader et de son parti représentant une part significative des citoyens. Or, comme le démontre l'histoire récente, cette ostracisation, contrairement à ce que pensaient ses partisans, a eu l'effet inverse à celui initialement recherché : au lieu d'assister à la morte lente du parti, en l'occurrence le Front National, celui ci n'a cessé de renforcer son audience au cours des dernières années. Donc preuve en est que ce n'est pas la bonne méthode pour l'éliminer de la scène politique. Comme les responables politiques, Michel Drucker se trompe de moyen pour parvenir à une fin parfaitement louable.

De la discussion jaillit toujours la lumière. Autrement dit, se dévoilent à la fois les qualités et les défauts de notre interlocuteur. Mais ce n'est pas l'essence même de l'émission de mettre en difficulté l'invité d'honneur. Voilà  Michel Drucker n'entend pas partager le plateau avec la leader du Front National car il veut de la détente et non de la confrontation. Un dimanche soir, il faut reconnaître, ce n'est pas le moment, tous minés que nous sommes à l'idée de reprendre une semaine de travail ;-))

En revanche, Marine Le Pen rappelle une vérité, difficile de passer sous silence, en affirmant "qu'il y a un service public, que ce service public il est financé par les contribuables français et que M. Drucker, comme l'ensemble des autres journalistes qui travaillent sur le service public, ont un devoir". Donc j'en reviens à une des idées émises plus haut : pourquoi Michel Drucker exceptionnellement n'exercerait il pas son droit de retrait ?

Mais il y a, bien sur, un facteur rédhibitoire jusqu'ici pour la future leader du FN : faire le ménage dans ses rangs et surtout idéologique, autrement dit, se débarrasser des idées les plus crasses du programme du FN, gagner donc en respectabilité. Et ainsi devenir fréquentable selon nos principes fondamentaux de la République et aux yeux de Michel Drucker et d'autres présentateur. Marine le Pen est-elle prête à cet aggiornamento ?
Une polémique, aussi modeste soit elle - comparée aux enjeux de notre pays et des problèmes de nos concitoyens - est, tout de même, révélatrice du fait que politique et show business ne font pas forcément bon ménage. Que leurs connections, sans cesse plus étroites créent une réelle confusion nuisible, à la longue, au bon fonctionnement de notre démocratie. On se sent mal à l'aise. Comme une impression de nager en eaux troubles... en espérant que notre régime politique ne boive pas le bouillon...

mercredi 8 décembre 2010

Pourquoi nos problèmes sont la faute des autres ?

Vous ne l'avez pas remarqué ? Comment cela a pu vous échapper ? Car c'est une vraie spécificité, pour ne pas dire exception, française, pratiquée avec un goût immodéré et un art plus que consommé, en l'occurrence, par notre classe politique.

Une réthorique parfaitement huilée et qui tourne à plein. Des exemples récents le confirment encore. Nous y reviendrons plus bas.

Quel est ce sport ou nous remportons la médaille d'or aisément ?

Celui de renvoyé, à un problème rencontré, la faute à autrui ou à quelque chose.

Un vrai déni de réalité. Mais plus grave une fuite patenté de ses responsabilités.

Prenons des exemples issus tout droit d'une notre actualité, abondamment nourrie (et servie ?) par la crise.

Comme on le sait, la France présente un tableau macro-économique guère flatteur avec des indicateurs quasiment tous au rouge : un déficit commercial conséquent, un déficit public important, une dette publique colossale, un taux de chômage au plus haut depuis plus de quinze ans, une consommation qui bat de l'aile, des investissements qui traînent à rebondir sans parler des exportations à la peine et une compétitivité qui s'érode.

Un tableau à donner le vertige, même à la meilleure volonté du monde. Car l'ampleur des défis et de la tâche est de nature Herculéenne. Mais n'est ce pas l'essence de la politique ? Une de ses raisons d'être.

Mais revenons à notre sujet. Pourquoi rappeler cette sombre réalité ?

Tout simplement parce que le discours en vigueur consiste à dire, qu'en dépit de nos efforts, de notre politique réformatrice ambitieuse, il y a -aurait -  des facteurs, des coupables qui nous empêchent d'atteindre notre objectif principal : retrouver une croissance forte, préalable à un marché de l'emploi dynamique, à une consommation plus vigoureuse, à une réduction sensible de nos déficits... bref, enclencher le cercle vertueux.

L'exemple le plus marquant ce sont les propos qui montrent régulièrement d'un doigt accusateur l'Allemagne mettant en exergue son supposé cavalier seul qu'elle pratiquerait, son égoïsme qui serait à l'origine des affres de nos industries. Et d'une incapacité chronique chez nous à améliorer nos parts de marché dans le monde. Un raccourci facile, erroné et démagogique. Bien sûr, l'Allemagne n'est pas exempt de tous reproches au regard de sa machine à exporter terriblement performante. Mais voilà qui revient à faire porter le chapeau de notre perte d'efficacité commerciale à l'Allemagne !

Encore plus parlant car d'une actualité brulante : l'Euro, qui serait la source de tous nos maux ! Euro satana ! Pour certains de nos responsables politiques, c'est l'incarnation du diable ! L'heure est à le combattre, à souhaiter sa disparition. Quelle malhonnêteté intellectuelle ! Mais voilà un discours qui sonne bien car en totale résonnance auprès d'un électorat déboussolé... autant de voix à récolter...

Un vrai hold-up intellectuel de la part de ses chantres pour trois raisons :
- c'est tromper les oreilles de ceux et celles prêtent à l'entendre,
- c'est promettre en toute connaissance de cause une chose intenable et surtout
- c'est modeler la réalité non pas telle qu'elle est mais telle qu'ils l'imaginent, qu'ils la souhaitent.

Les exemples, comme les feuilles mortes à l'automne, dans notre pays, de cette mauvaise foi, se ramassent à la pelle.

En se dédouanant ainsi invariablement de ses responsabilités, la France dévisse progressivement du monde nouveau dans lequel elle vit, survit même de plus en plus. Avec au final, toujours les mêmes à payer l'addition  : le citoyen contribuable.

Nous sommes responsables de ce que nous sommes et ce que nous faisons. De nos réussites comme de nos échecs.

Avant d'être en mesure de réformer concrètement aussi ambitieusement qu'ont le dit (prétend), la clé se trouve d'abord et avant tout dans ce changement radical et fondamental de mentalité...

lundi 6 décembre 2010

Choix de la Fifa : pourquoi l'Occident n'a rien compris

Avec la désignation de la Russie comme pays hôte de la coupe du monde de football de 2018, on peut comprendre que la pilule soit plus qu'amère pour la Grande Bretagne, favorite.

Le dossier des anglais frôlait la perfection, ne souffrait d'aucune ambiguïté quant à sa qualité, que ce soit en termes d'infrastructure, de transport, de sécurité, ou encore dans la maîtrise de l'organisaton.

Bref, sur le papier, le pays berceau du football, présentait la plus belle équipe et, au regard de la logique pure, devait l'emporter haut la main face à ses adversaires. Mais voilà, sur le papier. Or, il y a aussi la réalité (du terrain). Et dans le sport, on sait que le surprises ne sont pas rares. Au dépend, cette fois, de nos voisins d'outre manche.

On comprend un peu moins la bile déversée outrageusement et la rancoeur exprimée avec véhémence par une partie de la presse et des médias au lendemain de la défaite. Des écrits et des propos à mettre sur le dos de la déception. Toutefois, il y a des limites à ne pas dépasser. Car l'injure ressentie ne peut effacer la blessure doloureusement vécu par le perdant. Au contraire, elle avive la plaie.

Et, puis nous avions la bizarre impression de revivre l'histoire de l'arroseur arrosé. En effet, ce que la presse anglaise décrit comme la cause de leur perte, une soi disante corruption à l'oeuvre au sein de la Fifa, est probablement la même à l'origine de leur succès dans l'obtention des Jeux Olympiques de 2012 au nez et à la barbe de Paris. Autrement dit, on crie au loup quand le système nous est défavorable et on lui fait fête quand il sert nos intérêts.

A ce sujet, parler de corruption est aller bien vite en besogne. Un ''short cut'' émotionnel et populaire assuré de faire mouche auprès d'une population en colère prête à être confortée dans ses préjugés. Comme il en a été dans cette affaire par les médias anglais en parlant de la Russie d'un Etat vermoulu par la corruption.

Mais encore faut il s'entendre sur le mot corruption et la réalité qu'il recouvre. Au sens strict, il s'agit d'une personne qui vote pour le pays le plus généreux en pots de vin reçus à titre individuel. Mais qu'en est-il quant on parle de marchandages, de compromissions, de la parole donnée, globablement disons de pratiques abscones à l'oeuvre et inhérent, depuis la nuit des temps, à ce type d'opération. Comme il en va dans d'autres secteurs.

Quel pays peut se targuer de n'avoir jamais usé de ces procédés douteux ? Et qui mettent à mal notre croyance en un monde probe. On aimerait que tout soit ''clean''. Mais c'est un voeu pieu. Le monde est ainsi fait... La roue tourne. Il faut accepter le système, aussi, quand ses rouages, aussi critiquables (condamnables) soient-ils, contribuent à notre infortune.

Bien sûr, l'argent est maître et c'est lui qui a en partie dicté les choix de la Fifa. Mais pourquoi ces cris de vierges effarouchées ? Une nouveauté ? Please, comportons nous en adultes...

Mais, au-delà de tout cela, il y a plus grave. Et là on ne comprend plus du tout. La réaction excessive des Etats-Unis en est une preuve également. C'est que le monde occidental, et, en particulier, l'Europe de l'Ouest, n'a rien compris au sens de ces choix. Et très lourd de conséquences pour notre continent ou le football est le sport roi.

Il faut en prendre la mesure et vite. Car cela veut dire, avec le Quatar comme pays organisateur en 2022, que la coupe du monde de football ne se sera déroulée qu'une fois, en 2006 en Allemagne, en vingt cinq ans sur le vieux continent ! Et dans le meilleur des scénarios. Car il y a tout lieu de penser que la Chine devrait rafler la mise en 2026. Et ensuite ? Pourquoi pas le Mexique ? Ou encore l'Inde ? Ou, plus proche la Turquie ?

La principale leçon à en tirer ? Et elle n'est guère flatteuse pour nos pays : la marginalisation de l'Europe, qui d'un point de vue économique est largement et incontestablement en marche, voilà qu'elle déteint sur d'autres secteurs, comme le sport. Jusqu'ici sanctuarisé le football est désormais affecté par cette mondialisation croissante.

Ainsi comme l'écrit Pascal Boniface, directeur de l'IRIS, dans son analyse du 03 décembre :  "Une fois encore, après le choix de la Chine pour les JO, du Brésil pour les JO et la Coupe du monde, le choix des pays hôtes des compétitions sportives mondialisées symbolise la multi-polarisation du monde".

Au lieu de se comporter comme des chiens enragés, les pays du monde occidental, devraient, avant tout, se porter en Etats responsables et engager au plus vite une réflexion en commun sur cette tendance de fond. Qui plus est appelée à se renforcer dans les vingt ans à venir. Sous peine, en l'absence de toute action à la hauteur de ces enjeux, d'être définitivement rayé de la carte des grands événements sportifs internationaux.

25 ans sans coupe du monde, c'est long, très long... surtout pour des économies à bout de souffle... sans parler d'opinions publiques avec le moral au plus bas...

vendredi 3 décembre 2010

Côte d'Ivoire : pourquoi ''noir c'est noir...

il n'y pas plus d'espoir'' comme chantait Johnny Hallyday concernant ce pays qui, grâce à ses  ressources humaines et naturelles, devrait entrevoir l'avenir de façon radieuse ?

Car il y a tout lieu de penser au regard des derniers développements, que la Côté d'Ivoire, au lendemain d'une élection présidentielle - qui s'était pourtant déroulée dans de bonnes conditions - sombre à nouveau. Peut être pas dans le chaos. Mais les vieux démons semblent prêts à resurgir de leur boîte.

En effet le président de la Commission électorale indépendante (CEI) Youssouf Bakayoko avait annoncé  la victoire de l'ex-Premier ministre, Alassane Ouattara, avec 54,1% des suffrages, contre 45,9% pour Laurent Gbagbo, président en exercice.

Mais dans la foulée, le président du Conseil Constitutionnel, Paul Yao N'dré, un proche du chef de l'Etat, a jugé que ces résultats provisoires n'étaient pas valables

Ainsi, nous voilà face à un scénario ultra connu, archi banalisé, hélas sur le continent africain : des élections démocratiques de bonne tenue avec un vainqueur et des résultats contestés par le président sortant. Et, qui, du coup, fait tout ce qui est en son pouvoir pour se maintenir. Au risque d'un bain de sang général, de faire basculer le pays à nouveau dans une confrontation civile violente.

Ces élections ne sont-elles pas, en fin de compte, le miroir, de la réelle fragilité de ce pays que l'on croyait, probablement à tort, mieux remis de ses années de guerre civile, fort d'un pouvoir politique stable déterminé à tourner la page de ces chapitres terribles.

Car dans les faits, et ces derniers sont tétus, le rideau de fumée de l'unité affichée ne peut masquer les braises encore chaudes d'une division géographique superposée à un clivage ethnique tangible de ce pays entre le Nord et le Sud.

C'est la réalité d'aujourd'hui de la Côte d'Ivoire.

La partition de la Côte d'Ivoire depuis le putsch raté de septembre 2002 reste en effet une réalité incontournable. Faut-il rappeler que ne contrôlant que le sud, l'armée n'est pas en mesure de boucler les frontières nord. Et à Bouaké (centre), fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui tient la partie septentrionale.

Cette scission factuelle est le noeud du problème. Car tant qu'elle ne sera pas définitivement résolue, l'autorité du président et du gouvernement sera continuellement sujet à discusssion. Avec les débordements que cela induit généralement quand l'instabilité devient permanente dans ces pays.

Les dernières nouvelles confirment l'inquiétude manifestée dans mon titre : La Côte d'Ivoire était vendredi au bord du gouffre alors que le Conseil constitutionnel pourrait proclamer incessamment la victoire du sortant Laurent Gbagbo à la présidentielle, pourtant remportée par Alassane Ouattara selon la commission électorale.

jeudi 2 décembre 2010

Une leçon d'évidence économique

Voilà un article que j'ai apprécié, au-delà de sa clarté dans son propos, c'est le rappel, avec des mots simples et largement compréhensible par tous, d'une leçon d'évidence économique.

Evidence qui échappe totalement depuis trente ans à nos responbables politiques. Car ces derniers, avec une incroyable obstination, ont exactement fait l'inverse : taxer toujours plus pour, finalement, pénaliser l'économie, la création de richesse et, en dernier ressort, le consommateur ! Or, la consommation n'est-elle pas justement LE moteur de la croissance française, enfin jusqu'à peu.

Même si, cela va de soi, un rééquilibrage au profit de nos exportations serait plus que le bienvenu, nécessaire. Et vite (si possible).

Derniers exemples en date : l'augmentation de la TVA sur l'offre Triple Play. Résultat + 3 à 6 euros sur les factures des abonnés. Ou encore la récente taxe sur les achats d'e-commerce BtoB !

Au-delà, dans cette manie de la taxation, il faut y voir une raison sociale et singulière à notre société française : on jalouse le succès d'autrui au lieu de l'envier et ainsi créer une véritable émulation personnelle qui serait, au bout du compte, profitable à tous.

Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l'article.

> Taxer le succès, une aberration française