vendredi 3 décembre 2010

Côte d'Ivoire : pourquoi ''noir c'est noir...

il n'y pas plus d'espoir'' comme chantait Johnny Hallyday concernant ce pays qui, grâce à ses  ressources humaines et naturelles, devrait entrevoir l'avenir de façon radieuse ?

Car il y a tout lieu de penser au regard des derniers développements, que la Côté d'Ivoire, au lendemain d'une élection présidentielle - qui s'était pourtant déroulée dans de bonnes conditions - sombre à nouveau. Peut être pas dans le chaos. Mais les vieux démons semblent prêts à resurgir de leur boîte.

En effet le président de la Commission électorale indépendante (CEI) Youssouf Bakayoko avait annoncé  la victoire de l'ex-Premier ministre, Alassane Ouattara, avec 54,1% des suffrages, contre 45,9% pour Laurent Gbagbo, président en exercice.

Mais dans la foulée, le président du Conseil Constitutionnel, Paul Yao N'dré, un proche du chef de l'Etat, a jugé que ces résultats provisoires n'étaient pas valables

Ainsi, nous voilà face à un scénario ultra connu, archi banalisé, hélas sur le continent africain : des élections démocratiques de bonne tenue avec un vainqueur et des résultats contestés par le président sortant. Et, qui, du coup, fait tout ce qui est en son pouvoir pour se maintenir. Au risque d'un bain de sang général, de faire basculer le pays à nouveau dans une confrontation civile violente.

Ces élections ne sont-elles pas, en fin de compte, le miroir, de la réelle fragilité de ce pays que l'on croyait, probablement à tort, mieux remis de ses années de guerre civile, fort d'un pouvoir politique stable déterminé à tourner la page de ces chapitres terribles.

Car dans les faits, et ces derniers sont tétus, le rideau de fumée de l'unité affichée ne peut masquer les braises encore chaudes d'une division géographique superposée à un clivage ethnique tangible de ce pays entre le Nord et le Sud.

C'est la réalité d'aujourd'hui de la Côte d'Ivoire.

La partition de la Côte d'Ivoire depuis le putsch raté de septembre 2002 reste en effet une réalité incontournable. Faut-il rappeler que ne contrôlant que le sud, l'armée n'est pas en mesure de boucler les frontières nord. Et à Bouaké (centre), fief de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui tient la partie septentrionale.

Cette scission factuelle est le noeud du problème. Car tant qu'elle ne sera pas définitivement résolue, l'autorité du président et du gouvernement sera continuellement sujet à discusssion. Avec les débordements que cela induit généralement quand l'instabilité devient permanente dans ces pays.

Les dernières nouvelles confirment l'inquiétude manifestée dans mon titre : La Côte d'Ivoire était vendredi au bord du gouffre alors que le Conseil constitutionnel pourrait proclamer incessamment la victoire du sortant Laurent Gbagbo à la présidentielle, pourtant remportée par Alassane Ouattara selon la commission électorale.

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