Au pays d'Ataturk ?
En effet, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül, tous deux issus de l'AKP, le parti de la mouvance islamiste, ont proposé de changer la Constitution. Ils veulent donner « plus de liberté et notamment abolir l'interdiction du port du voile à l'université ».
Pourtant lors de sa campagne Abdullah Gül avait donné des gages sur le respect de laïcité !Depuis sa création en 1922 la Turquie est une République laïque. Mustafal Kemal, le père fondateur de la Turquie moderne instaure une séparation entre le pouvoir politique (sultanat) et spirituel (califat).
Doit-on s'inquiéter donc de cette première brèche ? Probablement car malheureusement, le nouveau président a du mal à contenir sa foi ! La tentation est plus forte que la raison semble-t-il. Surtout, si cette première tentative réussit, ce sera la porte ouverte à d'autres réformes du même acabit. Car pourquoi s'arrêterait-il en si bon chemin?
Abdullah Gül ne rend pas service aux islamistes modérés et démocrates. Au moment ou le doute prévaut, voilà qu'il renforce les sceptiques sur la capacités d'islamistes élus à dissocier pouvoir spirituel et pouvoir temporel. Ce serait un mauvais exemple. Et un avertissement de mauvais augure. Avec toujours les mêmes à payer le prix, ceux animés de bonnes intentions et prêts à respecter leurs promesses.
Enfin, voilà qui devrait compliquer la tâche des négociations entre l'Union européenne et la Turquie.
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