vendredi 17 juin 2011

FMI, pourquoi il faut un directeur issu des emergents

Cela démangeait depuis le début un pays émergent en pleine croissance de présenter contre la candidate ''européenne'', soit l'actuelle ministre des finances de la France, Christine Lagarde, un concurrent.

Chose faite avec l'Afrique du Sud qui va proposer vendredi la candidature de son ministre des Finances Trevor Manuel à la direction générale du Fonds monétaire international, rapporte le magazine Emerging.

Trevor Manuel est surnommé en Afrique du Sud  le ''magicien'' car il est considéré comme le principal artisan de la croissance et du développement économique sud africain.

C'est une bonne chose que l'Afrique du Sud se lance. La concurrence est toujours saine. Dans le respect des règles, bien entendu.

Il faut se réjouir de cette décision de l'Afrique du Sud. Même si, il faut être réaliste, ses chances de succès sont plus que minimes.

Néanmoins, elle a le mérite d'acter une nouvelle réalité économique mondiale que l'Europe se refuse à regarder droit dans les yeux.

De peur que le sol se dérobe sous ses pieds.

L'Europe, en soutenant d'un seul homme, la candidate française, fait valoir principalement, pour légitimer sa position, qu'en raison de l'omniprésence des débats sur les dettes souveraines européennes, un directeur issu de ses rangs est plus à même de garantir une résolution rapide et efficace.

Ce qui revient à dire donc que les pays émergents n'entendent rien ou si peu à nos problèmes budgétaires et financiers, qui, pourtant, contribuent sensiblement au ralentissement de la croissance mondiale. Donc affectent tout le monde.

L'Europe ne se départit toujours pas d'une certaine arrogance.

Au contraire, je pense qu'une personnalité issue d'un pays émergent apporterait sans aucun doute de l'air frais, un regard neuf sur nos problèmes d'européens totalement enkylosés dans des politiques inopérantes. Et qui sait des solutions innovantes pour nous sortir de cette impasse qui, plus le temps passe, plus elle compromet le retour à une économie saine adossée à une croissance forte et pérenne.

Mais c'est vrai, en matière économique, l'Europe n'a de leçons à recevoir de personne.

On voit clairement ou cela la mène ;-)

jeudi 16 juin 2011

Pourquoi Jacques Chirac ne plaisante pas

Samedi dernier, Jacques Chirac a déclaré ''qu'il voterait pour François Hollande en 2012'' . La petite phrase de Jacques Chirac a naturellement eu l'effet escompté. Fait mouche. Et le tour du larnderneau médiatico-politique ou politico-médiatique, selon vos aises.

Le petit cailloux dans la chaussure, en particulier, de Nicolas Sarkozy, a bien été lancé. Est il fait pour que le candidat non déclaré mais probable à sa propre succession à l'Elysée parte avec un handicap de plus dans la course à la présidentielle, telle est la question !

L'entourage de Jacques Chirac, conscient du mauvais effet de cette ''sortie'' verbale, a convaincu son mentor de vite éteindre le feu qui couvait et d'apaiser un climat visiblement tendu en parlant de ''plaisanterie''. De surcroît ''corezienne''. Mon oeil. Car qui peut croire à cette version. A part les naïfs qui semblent particulièrement nombreux parmi les journalistes. Ou qui se plaisent à l'être.

Cette phrase, voulue ou échappée (sciemment ?), en dit long, très long sur la toute la carrière politique de Jacques Chirac. Elle vaut, à elle seule, toute une biographie ! Je vous économise 400 pages de lecture, imaginez le gagne temps !

En effet, il va de soi que Jacques Chirac n'a jamais été véritablement un homme de droite. De centre gauche, oui. Ses convictions et son action politique en sont les meilleures preuves.

Certes, Jacques Chirac, a eu une incartade, de deux ans, entre 1986 et 1988, en tant que chef d'un gouvernement qui a porté une politique plus libérale que d'habitude en France. Mais ce fut une parenthèse, lui même n'y croyant pas, n'étant pas un fervent adepte du libéralisme. A l'époque ce sont ses ministres d'obédience de droite qui ont, avant tout, poussé dans ce sens.

Jacques Chirac est avant tout un homme de gauche. Donc il est normal et logique que son vote aille au candidat du Parti Socialiste. Son geste est en accord avec ses idées, il ne se trahit pas ! Ne se renie pas. Enfin, après plus de quarante ans de parcours politique. D'autant qu'il n'est absolument pas en ordeur de sainteté avec Nicolas Sarkozy. Il n'aime pas l'homme, son comportement, ses idées et la façon dont il exerce les fonctions de Chef de l'Etat. En termes de projet de société, vision de la France, conception politique, ses deux hommes sont aux antipodes.

Fidèle à son rôle d'animal politique rusé, et dangereux quand il est atteint dans sa dignité, Jacques Chirac fera tout, cette fois, pour gêner Nicolas Sarkozy et surtout l'empêcher de renouveler son succès à la présidentielle.

Jacques Chirac sait ce qu'il fait. Rappelez vous Jacques Chaban Delmas et Valery Giscard d'Estaing.

Nicolas Sarkozy devrait prendre l'homme au sérieux d'autant qu'il bénéficie d'une popularité exceptionnelle et que je n'explique toujours pas au regard de son bilan politique nul au terme de ses deux mandats. L'immobilisme a été tout de même la marque de fabrique du président Chirac.

On peut comprendre également le malaise des leaders du Parti Socialiste car l'ancien président ne constitue pas franchement une référence pour tout candidat à la magistrature suprême !

Voilà pourquoi Jacques Chirac n'a pas plaisanté.  

mercredi 8 juin 2011

Présidentielle 2012 : pourquoi tout est encore possible

L'affaire était entendue. Pliée. DSK serait élu président de la République. Largement au second tour. Selon les sondages et leurs dignes perroquets, les médias. Depuis DSK n'est plus dans la course. Une première dans l'histoire de notre cinquième République et de l'élection présidentielle. Même pas entré dans la compétition, le voilà déjà hors compétition !

Quant à Nicolas Sarkozy, 2012 devait être l'année de sa retraite politique. Totalement hors coup, il devait s'attendre à une véritable gifle électorale. Un revers sans précédent pour un président sortant. Au fond du gouffre, Sarkozy n'avait plus qu'à préparer ses cartons et se consacrer définitivement à sa nouvelle vie familiale, qu'il affectionne tant, selon encore les sondages et les médias. Et puis, voilà, effet des vases communicants ? Sarkozy voit, certes petitement, mais tout de même, sa côte de popularité remonter. Comment, en irait il autrement, diront les mauvaises langues, étant donné son taux extrêmement bas, certes. Mais faut il voir un signe encourageant, même si ce n'est qu'un frémissement ? Car l'essentiel semble fait : arrêter l'hémorragie.

Pour beaucoup c'est le fruit qu'il récolte de son nouveau comportement. Plus en phase avec sa fonction de président. Enfin, il se déciderait à revêtir les habits de Chef d'Etat. Un président qui prend de la hauteur, plus présent sur la scène internationale. Mais aussi, un président candidat à sa propre succession par un retour sur le terrain dans les régions françaises pour être à nouveau au plus prêt de cette ''France qui se lève tôt''. Des efforts sont faits. Pour corriger une image parfois désastreuse. Mais la version 2012 peut elle autant convaincre que celle de 2007 ? Les français lui pardonneront-ils ses fautes et errances ? Pour lui donner une seconde chance ? Tel est tout l'enjeu et l'équation à résoudre pour Nicolas Sarkozy. A lui de trouver la stratégie qui lui permette de regagner son capital de crédibilité érodé en cinq ans à peine.

Mais au fait Nicolas Sarkozy se représentera-t-il ? Tout porte à le croire. Mais deux éléments entretiennent, néanmoins, le doute. D'une part des sondages guère flatteurs encore à quelques mois de l'élection pourrait l'en dissuader. Question d'orgueil. D'autre part, sa conception de la politique. Contrairement à ses prédécesseurs, être président n'est pas une fin mais un moyen pour réaliser ses ambitions pour la France.

Passons maintenant au cas Jean Louis Borloo. Ce dernier a bien analysé d'abord qu'il pouvait faire fructifier son important capital de sympathie dont il bénéficie auprès de l'électorat. Mais comment et avec qui, telle est la double question (peine ?) qui lui reste à régler. Ensuite, il a vite compris que, la politique ayant horreur du vide, après le retrait de DSK, un boulevard se crée au centre droit et gauche. Un électorat très en attente. D'autant que son représentant en 2007 a échoué d'un cheveu, soit François Bayrou et que ce dernier semble avoir loupé le coche pour de bon. Un électorat à ce jour mal convoité. Enfin, Jean- Louis Borloo saisit parfaitement la faillibilité de la candidature de Sarkozy. En cas de sondages très défavorables quelques mois avant l'issue, Sarkozy pourrait très bien jeter l'éponge. Et dans ce cas, la droite se retrouverait confronter à un vite sidéral et brutal. Jean Louis Borloo, pour avoir longtemps à l'avance labouré le terrain, soigné sa stratégie, organisé ses réseaux et préparé l'opinion publique, pourrait s'imposer comme le recours et le candidat en dernier ressort de la droite. Un candidat capable de battre le candidat de la gauche car en état de mordre sur ce fameux centre qui manque, actuellement et cruellement à Nicolas Sarkozy pour l'emporter en 2012.

Finissons par les candidats du Parti Socialiste. Outre les figurants qui s'agitent, parlons des deux personnalités les plus sérieuses en lice pour gagner le titre suprême, Martine Aubry et François Hollande. Tous deux offrent des avantages comparatifs solides. A cela il faut ajouter qu'il est clair qu'ils profitent d'un climat favorable également de l'opinion publique, en règle général, lasse de l'ère Sarkozy. Le rejet qu'il a crée est du même calibre que celui de Bush Junior à la fin de son second mandat. Les américains avaient un besoin vital de renouveau. D'où l'élection de Barack Obama, ce qui n'enlève rien à sa campagne menée de mains de maître. Peut il récidiver ? A voir en 2012.

Mais étant donné le moral en berne des français et leur état de défiance envers les politiques dans leur capacité à redresser la barre socio-économique, rien est gagner pour les socialistes. Ils ont beaucoup à prouver par la présentation d'un programme réaliste, car les français ne sont plus crédules.

Vous l'avez compris - et c'est enfoncer une porte ouverte - de dire que pour la prochaine présidentielle tout est encore possible. Une évidence qui ne fait pas de mal à rappeler tant les médias nous intoxiquent les esprits par leur scénariis factices dont ils nous saturent à longueur de journée.

Rappelez vous que vous seul, citoyen, déciderez en vôtre âme et conscience le jour ''j'', du sort des prétendants et du devenir de notre pays.