jeudi 31 décembre 2009

Taxe carbone : la taxe toquée... retoquée !

C'est le bouquet final d'une année à oublier définitivement pour le président de la République. Après la récession et des manières plus que débraillées de son gouvernement, voilà que le Conseil Constitutionnel vient gâcher les fêtes et couronner cette annus horribilis en retoquant la taxe carbone.

Ainsi, avec lucidité et courage, le Conseil Constitutionnel a jugé que la taxe carbone constituait un impôt qui allait peser essentiellement sur les ménages.

Il a aussi estimé que le texte comportait trop d'exemptions, notamment à l'égard des secteurs les plus polluants : le transport aérien et routier de voyageurs, 1 018 sites industriels les plus émetteurs de CO2, comme « les centrales thermiques, les raffineries, cimenteries, cokeries, verreries ». Ces régimes d'exemption « sont contraires à l'objectif de lutte contre le réchauffement climatique et créent une rupture caractérisée de l'égalité devant les charges publiques ».

C'est plutôt de bon augure car cette taxe, dès le début, était mal partie. Or on le sait bien mal acquis ne profite jamais. Une taxe dont la pertinence et surtout son efficience dans la lutte contre le dérèglemente climatique laisse tout de même sur sa faim. Mal ficelée car, une fois de plus, décidée dans la précipitation. Comme en est coutumière la France, une façon, croit-elle, de rattraper soudainement son retard. Inique car une fois de plus, le citoyen allait être le défouloir, le bouc émissaire tout trouvé sur lequel le marteau fiscal allait frappé encore. Et le payeur pour d'autres à l'attitude écolo-compatible plus que douteuse.

Cependant, il est regrettable de constater que la réaction première du président est de s'obstiner, s'acharner. Au lieu d'un mea culpa, d'avouer une faute, reconnaître une erreur (n'est-elle pas humaine ?). Un trait de comportement, hélas, singulier à notre classe politique nationale. Chez nous, la fierté, la vanité n'est pas négociable !

Pourtant, c'était une occasion à saisir pour remettre à plat notre approche de l'écologie, la façon d'aborder les grands défis environnementaux et donc scientifiques et économiques qui en la matière nous attendent. Une occasion pour s'interroger sur l'efficacité du Grenelle de l'environnement qui ressemble plus à un placebo jusqu'ici. Une occasion ratée donc pour initier un ''New Deal'' vert ambitieux dans ses objectifs et réalistes par ses moyens.

Mais rien. Comme un enfant sévèrement puni, et atteint dans son orgueil, le gouvernement se contentera du minimum, sa façon à lui de bouder, manifester son caprice, soit de présenter une nouvelle copie de sa taxe.

Ah, si la connerie de notre classe politique française était taxée, voilà qui d'un coup, d'un seul, permettrait de résorber notre déficit public colossal et de financer à la hauteur des enjeux, une politique dite ''durable'' digne de ce nom.