samedi 29 janvier 2011

''Faire des enfants tue... la planète''

Ce n'est pas une affirmation émanant de ma personne. Mais je reprends le titre d'un ouvrage qui a tout pour créer les conditions d'un débat très animé. Un doux euphémisme.

Des auteurs courageux. Et qui sont totalement à contre-emploi de la pensée unique qui fait l'éloge d'une démographie bien portante. Encore un sujet tabou. Contre lequel il est extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, de faire entendre une voix discordante, dérangeante même, par rapport à la bonne parole répandue par les médias et la bien pensante.

Tout le monde se vante, sans recul et critique aucune, de la vitalité de notre démographie. Bien sûr, une naissance est toujours un heureux évènement. Pour être papa, je sais la vague de bonheur qui nous envahit au moment de la venue au monde d'un être issu de l'amour, de notre propre sang et chair. Ce n'est pas la question.

Le sujet qui nous devrait nous interpeler est celui des conséquences, à la fois sociale, économique, environnementale, d'une démographe galopante. Il est évident qu'on ne peut pas continuer à ce rythme sans être victime,  à la fois en tant que sujet individuel et société pris dans son ensemble, d'un effet boomerang dont sur le long terme les premiers à en payer un lourd tribu seront, justement, nos propres enfants. Ou les générations à venir.

Par ailleurs, que vaut cette théorie, approche en vigeur et dominante actuellement, qui se fonde sur le postulat suivant :  une démographie vigoureuse est nécessairement bonne pour notre économie ! ? Un véritable trompe l'oeil ! Un leurre intellectuel. Encore un raisonnement asséné comme une vérité évidente. Mais, à regarder le monde, quelles sont les Nations les mieux portantes, ou il fait bon vivre, ou l'économie se porte plutôt bien, toutes choses égales par ailleurs ?  Certainement pas celles ou la natalité est soutenue.

J'entends d'ici  les tombereaux d'injures pleuvoir sur nos têtes, ceux qu'on qualifie de Malthusiens, partisans de la limitation des naissances. Mais c'est un procédé intellectuel trop connu pour d'une part nous discréditer. Et qui, d'autre part, dénature notre propos. Voir le détourne de son sens.

Ce n'est pas la limitation des naissances qui est, pour ma part, en question. Non le sujet fondamental est de se donner les moyens que les jeunes générations puissent vivre décemment en profitant comme nous des richesses et de la beauté de notre planète Terre.

C'est tout l'enjeu du développement durable comme nous le rappelle sa définition, issu du rapport Brundtland, 1987: ''Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs''.

Durable tel est le mot clé. Oubliés par tous dans ce débat. Normal, sachant que par essence, l'homme ne l'est pas. Ou si peu au regard de échelle du temps de notre planète et de notre système solaire.