lundi 29 novembre 2010

Pourquoi la Commission Européenne se fache ?

La nervosité peut se se manifester de plusieurs façons : la panique pour les marchés, l'irrésolution ou les passes d'armes verbales (et cela va sans dire stériles dans la plupart du temps) entre chefs d'Etat et de gouvernements...

Ou encore un excès d'autorité dont un ton (soudainement) comminatoire peut en être une trahison. Telle serait le cas de la Commission Européenne qui semble à son tour perdre ses nerfs face à une situation financière et économique au sein de l'UE de plus en plus dantesque.

Car il est rare que la Commission  rappelle à l'ordre de façon aussi nette et ferme les Etats, et non des moindres, à l'instar de la France, concernant leurs choix économiques et, en particulier, budgétaires.

Pourtant, c'est ce qu'elle vient de faire lors de la publication de ses dernières prévisions économiques.

En effet, la France, le Portugal et l'Espagne sont directement et très clairement dans la ligne de mire des commissaires.

Elle s'est montrée lundi plus pessimiste que certains gouvernements, à commencer par le Portugal, l'Espagne et la France, sur leurs capacités à réduire leurs déficits publics l'an prochain.

Dans ses dernières prévisions économiques, Bruxelles estime que le déficit public du Portugal sera ramené à 4,9% du PIB l'an prochain, après 7,3% cette année. C'est mieux que sa prévision du printemps (7,9% pour 2011), mais plus élevé que les 4,6% de déficit prévu dans le projet de budget du gouvernement portugais.

Même constat pour l'Espagne: Bruxelles estime que le déficit tombera à 6,4% du PIB l'an prochain après 9,3% cette année, contre une prévision précédente pour 2011 de 8,8%. Mais le gouvernement socialiste espagnol espère redescendre à 6%.

La France n'est pas en reste : Bruxelles estime que la deuxième économie de la zone euro devrait ramener l'an prochain son déficit à 6,3% du PIB contre 7,7% cette année, quand le premier ministre François Fillon s'était engagé la semaine dernière à redescendre à 6% dès 2011.
 
Comment expliquer cette sévérité ? Tout simplement chat échaudé craint l'eau froide.

Autrement dit, la Commission Européenne a probablement encore en mémoire le feu de critiques dont elle a été la victime quand elle a reconnu à mots couverts qu'elle n'était pas surprise quand la les autorités grecque ont avoué truquer  les chiffres sur leurs comptes publics depuis plusieurs années.

On peut pardonner à la Commission Européenne de fermer les yeux une fois, pour moultes considérations.

Mais une seconde fois, ce laxisme porterait définitivement un coup sérieux à sa crédibilité. Et surtout les conséquences cette fois, seraient ô combien plus dévastatrices pour la zone Euro et l'Union Européenne dans son ensemble.

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