lundi 7 février 2011

Pourquoi Nicolas Sarkoy n'est pas Zorro

Avec la terrible affaire du meurtre de la jeune laëtitia, Nicolas Sarkozy, dont on peut comprendre l'ire, se prend, à tort, pour Zorro. Autrement dit, LE justicier au service de la veuve, de l'orphelin des faibles sans défense. De celles et ceux qui seraient victimes de notre système judiciaire devenu inefficace, lent, inique et inhumain en un certain sens. Bref, celui qui combat l'injustice !

Quel beau rôle se donne-t-il soudainement. Quel requisitoire de la part du président de la République ! Le voilà qui revêtit les habits du candidat de 2002. Mais à rebours, à contre-courant et au résultat improductif, voire contraire à ses intérêts, cette fois. Bref, cela ne prend plus.

Car si le discours est là, la posture également, la crédibilité a, depuis longtemps, fait pshitt. Totalement.

Mais il y a pire. L'attitude du président envers les magistrats et le monde de la justice est tout simplement révoltante. Sans parler du ton, lui carrément, outrageant et scandaleux.

Pour qui se prend le président de la République ? Pour Zorro, à n'en pas douter. Mais, son action jusqu'ici en la matière, rétablir une justice opérante, est un échec.

Inutile de pointer du doigt accusateur, comme il l'a fait, sans scrupule, les professionnels de la justice.

Car, ces derniers, font de leur mieux, avec, c'est un secret de Polichinelle, des moyens qui virent à peau de chagrin. Pourtant, la justice est un des droits régaliens de l'Etat. Qui, au même titre que l'éducation, la santé ou encore la sécurité (intérieure et extérieure) devraient faire partie des axes prioritaires de pouvoirs publics. Qui devraient voir ses moyens augmenter, surtout, à une époque ou les délits, crimes, violences n'ont cessé de pousser sur le terreau de la misère, du désoeuvrement, du chômage...

Au lieu de cela, c'est tout le contraire qui est appliqué depuis 2002. Sans parler d'incohérence et d'ineptie. Comment expliquer la fermeture de tribunaux là ou la population augmente significativement ? Surtout dans les villes de taille moyenne. Au nom d'une rationalisation des moyens ? Mais, certainement, pas celle des esprits à l'origine de ces décisions aberrantes au regard de la nouvelle géographie sociale en France.  Au nom des économies budgétaires ? Faux. Car ces fermetures ont un coût : déménagement des équipes, rénovation de bâtiments dans les villes accueillantes ces professionnels ''déplacés", aggrandissement des salles d'audience... autant d'interventions dont les frais, donc dépenses, viennent, parfois, largement, compenser les réductions annoncées à grand coup de trompettes.

Le président de la République se prend honteusement pour Zorro. Alors que c'est lui le premier fautif dans l'affaire. Au nom de la nécessité de réformer. Un volontarisme qui ne prête pas à discussion au sein d'un Etat, qui à sa tête, en a tant manqué. Sa restauration est impérative. Mais à la condition que ce volontarisme soit fait avec intelligence et discernement. Non vaille que vaille. En depit du bon sens. Ou encore dans l'unique de but de soigner une image politique.

Sans parler d'une grave faute, sur le terrain purement politique, commise par Nicolas Sarkozy. Le voilà qui se met à dos un électorat, en général, tout acquis à sa cause. Du vrai suicide alors qu'il est visiblement très en difficulté dans les sondages. Espère-t-il ainsi reconquérir le coeur des français ? Je pense qu'il y a mieux comme méthode en la matière.

La dérive est grave. Les magistrats ont entièrement raison de se mettre en grève et protester de la sorte. Les propos et le comportement du chef de l'Etat sont inacceptables. A lui de présenter ses excuses.

Une dérive de plus entre la France virtuelle du Chef de l'Etat et de ses accolytes, la dernière en date étant l'affaire tunisienne de sa ministre des Affaires étrangères (voire ''pourquoi MAM doit démissionner''),  et la france réelle en proie aux pires difficultés. Une France qui n'est plus dupe. Et dont, les discours et les attitudes opportunistes, elle n'a que faire. Seule l'action prime.

Nicolas Sarkozy  a signé, cette macabre affaire, d'un ''Z" qui veut dire "Zéro''..

Aucun commentaire: