mardi 8 mars 2011

Pourquoi Marine Le Pen est la ''petite''candidate qui monte...

Deux derniers sondages, à prendre avec toutes les précautions habituelles, car c'est une photographie à un instant ''t'' de l'opinion publique, qui plus est à plus d'un an de la présidentielle, placent donc Marine Le Pen en tête du premier tour quelque soit le candidat de gauche. Quant à Nicolas Sarkozy, au mieux il se place deuxième, au pire, le voilà éliminé dès le premier tour !

Un véritable scénario catastrophe à l'état de pure fiction à ce jour et jusqu'à preuve du contraire par les urnes.

Faut il s'en étonner ? S'en émouvoir ? S'étonner non car la classe politique dans son ensemble a tout fait et continue de tout faire pour ainsi porter aussi haut le Front National que beaucoup des experts, la plupart issu d'ailleurs d'un microcosme politico-médiatique parisien avec lesquels les français sont de moins en moins en odeur de sainteté, considéraient comme hors course il y a encore peu.

Tous les faits de ces dernières semaines sont du pain béni pour la présidente du FN : les affaires tunisiennes de MAM, l'étrange séjour du premier ministre en Egypte, le retour au gouvernement de têtes bien faites mais anciennes qui mettent sérieusement à mal la rupture tant promise par le candidat Sarkozy, la relance bancale d'un débat sur l'islam, les hésitations de l'exécutif face aux révolutions arabes... n'en jetez plus ! Le verre est plein. Et se remplit tout seul pour le FN. A chaque faute supplémentaire, c'est une voix de plus pour la présidente du FN.

Mais au fait on pourrait espérer que la gauche, l'opposition dite républicaine, devrait être la principale bénéficiaire des déboires d'un président à la déroute et de son parti majoritaire totalement déboussolé. Que neni. La gauche, au contraire, stagne. Pourquoi ? D'une part, la gauche est avant tout idéologique, campe sur un flagrant déni de réalité que ce soit sur la délinquance, l'immigration, la sécurité. Mais aussi sur les questions économiques et sociales. Et le français ''moyen'' en prise directe avec les difficultés quotidiennes, comprend ce déphasage. Cet autisme même de la part de certains leaders de gauche. D'autre part, elle se montre franchement à nue en termes de propositions sérieuses et de programme crédible.

Ce qui est curieux c'est que la droite et la gauche continuent à minimiser cette percée du FN. Ils s'affichent même une crédulité convaincue. Pour les deux camps, une telle hypothèse relève de la pure fiction. Ni plus, ni moins. L'amnésie les frappe, oubliant le 21 avril 2002. Ou alors feignent. Qui sait, tétanisés au fond d'eux mêmes, par une peur qu'un leader ne doit pas laisser transparettre publiquement. Et légitimement de peur d'affoler l'électorat.

Toutefois, personne ne semble prendre la mesure de ce que cela signifie. Et les conséquences inimaginables sur nos sociétés, la paix sociale.

Croire que les scénarii politiques dramatiques de l'entre deux-guerre appartiennent, définitivement, à l'Histoire, c'est bien méconnaître la psychologie des peuples guidés par la peur et ignorer que l'Histoire peut se répéter, qu'elle est un cycle avant d'être linéaire.

Pour s'en convaincre, il suffit de regarder, en ce moment, de l'autre côté de la méditerranée...

A bon entendeur...

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