Lors du Grand Rendez-Vous d'Europe 1, TV5 Monde et Le Parisien-Aujourd'hui, Christine Lagarde a parlé de ''plan de rigueur'' au sujet de la fonction publique. Ce plan consisterait à ''maintenir une parité entre nos dépenses et nos recettes" selon la ministre de l'Economie.
Une des mesures phares est de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Près de 23.000 postes de fonctionnaires devraient être supprimés dans le budget 2008.
Immédiatement, François Fillon est monté au créneau pour corriger sa ministre de l'Economie et, plus précautionneux, a parlé plus ''soft'' en affirmant ''Il n'y a pas de plan de rigueur, il y a un effort constant pour réduire la dépense de l'Etat''. Bref, c'est le langage administratif, d'énarque par excellence afin de ne pas fâcher les partenaires sociaux et heurter l'opinion publique très sensible sur ce sujet.
Pourtant, n'est-ce pas François Fillon lui-même qui a écrit un ouvrage ayant pour titre ''les français peuvent supporter la vérité'' ? Et la vérité elle sort de la bouche de sa ministre de l'Economie. C'est à se demander si le Premier ministre supporte la vérité ! Une ministre encore en apprentissage en politique. Contrairement au chef de gouvernement qui en connaît les rouages, les subtilités et les contraintes.
Cette prudence verbale du chef de gouvernement peut-être vue de façon positive. Soit une fine tactique pour ne brusquer personne afin de mieux faire passer la pillule fort amère. Ou négative et interpréter ces propos comme un manque d'autorité et un défaut d'affirmation de soi. La droite, jusqu'ici nous ayant habitué à la seconde version. D'ou notre prudence instinctive.
En tous cas, si Christine Lagarde ne veut pas pas faire partie de la prochaine charrette (mi 2008 selon les rumeurs), en dépit de ses compétences, il faut impérativement qu'elle soigne son langage , apprenne vite les usages inhérents à la réthorique politique, souvent proche cousine de la langue de bois. Et fort frustrante. C'est dommage mais c'est ainsi.
Ce serait une perte pour ce gouvernement. Et probablement pour l'économie française qui a besoin d'un vent de fraicheur, d'audace et d'innovation.
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