vendredi 11 janvier 2008

Ce nom vous dit rien...

Herschel Grynszpan (prononcé ‘’greenspan’’). Sauf si vous avez regardé le remarquable documentaire sur France 2 hier soir. Rassurez-vous ce nom me disait rien non plus. Si vous l’avez raté, je vous le recommande fortement.

Herschel Grynszpan est un juif polonais âgé seulement de 17 ans quand, le 7 novembre 1938, il tire à bout portant sur un conseiller de l’ambassade d’Allemagne à Paris.

Par ce geste, il veut alerter l’opinion publique sur les persécutions dont sont victimes les juifs en Europe. Par cet acte dramatique, il veut sauver les juifs de l’enfer qui les attend et qui ne fait aucun doute pour lui. Il a le pressentiment que ces persécutions sont le prélude à des actes encore plus terribles et barbares qui frapperont fatalement les Juifs en Europe.

Cependant, au lieu de les sauver, il les précipitera en enfer ! En effet, les autorités allemandes trouveront là le prétexte pour enfin expulser les juifs du pays, les priver de leur citoyenneté allemande, et provoquer le début de leur déchéance, de leur humiliation et de leur internement dans les camps de concentration. En représailles, pour se venger de la mort de l’un des leurs, les autorités allemandes organisent l’épouvantable Nuit de Cristal ou cours de laquelle magasins et synagogues sont détruites. Une centaine de juifs tués ! Sans compter les milliers arrêtés et dont on aura ensuite aucune nouvelle.

A la lumière de l’horrible réaction en chaîne enclenché par l’acte dont le sens échappe aux autorités françaises et aux médias qui ne veulent pas savoir afin de ne pas froisser l’Allemagne, Herschel Grynszpan est un véritable ‘’héros’’ de la tragédie antique.

Seul une américaine et un réalisateur français qui qualifiera ce geste de ‘’cri au secours’’ en comprendront le sens profond.

Il se sera le premier juif livré par les français à l’Allemagne Nazi. Hitler en fait son prisonnier personnel car il veut que son procès soit celui du complot de la ‘’juiverie internationale’’. A travers cette sombre histoire, la lâcheté du gouvernement français face au sort des juifs dégouline et inspire un profond dégoût.

Cependant par un incroyable bluff du jeune homme, ce procès n’aura jamais lieu. Puis les difficultés de l’Allemagne pendant la guerre feront passer le jeune homme aux oubliettes.

A la libération, nulle trace dans les camps de concentration Herschel Grynszpan.

Sa mort officielle sera déclarée le jour de la fin des hostilités, le 8 mai 1945.

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