mercredi 15 décembre 2010

Pourquoi la France présente un bilan numérique inquiétant

En septembre 2010, la France vient tout juste d’atteindre le niveau de connexions de la Corée du Sud… de 2001 ! Tel un des constats effarants présenté lors de la conférence de presse tenu par le Think Thank  Renaissance Numérique  ce 22 novembre 2010.

Le Think Tank a mis en lumière 6 chiffres pour décrire 6 états catastrophiques, puis a dressé le bilan de ses propres actions et appelé à une urgente mobilisation en faveur du numérique avant d’annoncer le lancement d’une grande réflexion en son sein pour l’année 2011.

« Le numérique, aujourd’hui, en France ? Alarmant. »

Dans son livre blanc « 2010, l’Internet pour tous ! » publié en 2007, le Think Tank s’était fixé comme objectif d’arriver à 80% de foyers français équipés, connectés et formés à l’internet d’ici la fin de l’année 2010. À l’approche de cette date butoir, Renaissance Numérique a décrit l’état du numérique dans l’hexagone : « une situation alarmante».

Guillaume Buffet, co-président de Renaissance Numérique, a lancé : « Nous sommes très loin des ambitions que nous avons pour notre pays. Le constat que nous faisons de la situation actuelle est un pavé jeté dans la mare, les indicateurs sont clairement dans le rouge ! En un mot, c’est alarmant ».

Les chiffres présentés par Renaissance Numérique illustrent en effet l’urgence qu’il y a à agir :

- Au 3e trimestre 2010, seulement 2 foyers français sur 3 sont connectés à internet : la France de 2010 est au niveau de la Corée du sud en 2001 ! ;

- Moins d’une PME française sur deux (48%) dispose d’un site internet : la France est à 13 points en dessous de la moyenne européenne ;

- Les start-ups numériques ne représentent que 2,1% des créations d’entreprises : les entreprises de l’internet se créent à l’étranger ;

- Le chiffre d’affaire du e-commerce français ne représente même pas la moitié de celui réalisé au Royaume-Uni (25 milliards contre 56) ;

- Les écoles élémentaires comptent 11 élèves pour un seul ordinateur. Existe-t-il même une ambition sur le numérique ?

Renaissance Numérique a ensuite présenté la synthèse de l’étude qu’elle a réalisée au 2e trimestre 2010 sur les politiques régionales en matière de numérique. Si elle salue les initiatives de 5 régions (Île de France, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine et Auvergne), elle en appelle à plus de coopération avec les autres collectivités, les CCI, les rectorats et les associations professionnelles.

L’étude est téléchargeable sur le site internet http://www.renaissancenumerique.org/

Signes encourageants

Cet état des lieux ne doit pas pour autant nier quelques signes encourageants. Renaissance Numérique a estimé, à partir du bilan de ses propres actions, que la centaine de réunions tenues en près de cinq ans avait porté ses fruits. Huit des quinze propositions de son livre blanc publié en 2007 (« 2010, l’Internet pour tous ! »), ont été engagées. La plus emblématique d’entre elles était l’entrée du numérique dans un portefeuille gouvernemental, qui a effectivement vu le jour avec le Secrétariat d’Etat au numérique, aujourd’hui regroupé avec l’Industrie et l’Energie.

L’investissement de Renaissance Numérique a également permis la généralisation du reconditionnement d’ordinateurs, l’autorisation du don de matériel informatique par les entreprises à leurs salariés sans taxation et la progression de l’accessibilité du Net pour les personnes mal et non-voyantes.

Deux opérations on été lancées : « Banlieue 2.0 », visant à proposer des actions concrètes pour que le numérique favorise l’emploi les jeunes dans les banlieues, et « Rentrée 2.0 », visant à équiper des écoles primaires et des foyers à faibles revenus avec des ordinateurs reconditionnés, favorisant en même temps la création d’emplois de réinsertion sociale.

Voilà qui a le mérite de remettre les choses à leur place. Et revenir à un minimum de vérité sur une réalité trompeuse.

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