lundi 28 novembre 2011

Economie internationale, cherchez l'erreur

Elle s'appelle actuellement l'Europe. Car même les Etats-Unis confrontés à un marasme sans nom (valable pour nombre de villes et Etats qui traînent encore un lourd passé industriel vieillissant) parviennent à une croissance 7 fois supérieur à celle des pays européens en 2012, selon les dernières perspectives de l'OCDE.

Voir ci-dessous le tableau. Des explications ? Il y en a à la pelle et connues depuis la nuit des temps, enfin, disons, au moins 20 ans. Inutile de les rappeler, quoique parfois, une piqûre de rappel. Mais, celle-ci, à force, finit par être extrêmement douloureuse. Je vous laisse faire votre propre opinion. Au fait, paraît-il que les  Etats Unis sont finis ;-)


mardi 1 novembre 2011

Pourquoi il faut en ''finir'' avec la Grèce

En l'occurrence les autorités politiques grecques. Leur tragi-comédie, leur théâtre d'ombres envers les autres leaders politiques européens a suffisamment duré.

La proposition d'organiser un référendum par le premier ministre grec sur le futur plan d'austérité exigé par l'Europe et le FMI est le dernier pied de nez des autorités grecques qui depuis le début se joue de l'Union Européenne.

Une comédie, un faux semblant qui a trop duré. Voilà depuis trente ans que la Grèce leurre ses partenaires, en particulier sur l'état réel de ses comptes publics.

Il est temps que les leaders européens tapent du poing sur la table. Cesse de s'incliner et de jouer les beni oui oui. Mettre définitivement la Grèce face à ses responsabilités historiques. Et lui envoi un ultimatum.

Trop d'argent a été débloqué, trop de compromis ont été consenti pour des autorités qui ne respectent pas leur engagement et montrent une légèreté insoutenable, totalement irréelle, et incroyablement inconséquente par rapport à l'extrême gravité de la situation socio-économique à laquelle est confrontée la Grèce. Un marasme sans nom qui est leur fruit de leur négligence, de leur tricherie, de la primauté de leur intérêt personnel.

C'est pourquoi, il est temps d'en finir avec cette classe politique grecque. Le temps est venu pour les leaders européens, s'ils croient encore au destin commun de nos Nations, de demander la sortie la Grèce de l'Euro. C'est la seule et unique solution pour espérer sauver l'Euro et l'économie européenne.

Sinon la Grèce va envoyer par le fond le bateau européen secoué comme une vulgaire noix par la tempête actuelle économique, financière, monétaire et sociale montante.

Oui il faut que la Grèce sorte de l'Euro. Cela permettra à la zone Euro de retrouver rapidement le chemin de la stabilité dont les marchés financiers ont tant besoin.

L'autre et immense bénéfice ? Elle mettra les autorités grecques face à leur responsabilités. Sans fard. Plus d'échappatoire, plus de bouc émissaire pour s'amender, se dédouaner comme ils l'ont fait et justifiant les difficultés de leur pays. Les masques tomberont définitivement. Fini la tragi-comédie.

Oui, il faut en finir avec la Grèce. Avant que ce malade en phase terminale ne contamine toute la zone euro. Si ce n'est déjà trop tard.

Il nous manque quoi ? Le courage, encore du courage, toujours du courage. Nos leaders auront ils le cran ?

Le destin de l'Europe est entre leurs mains. Aux grands hommes les grandes decisions. A eux de nous montrer qu'ils méritent notre confiance...

mardi 30 août 2011

La Politique, pourquoi c'est du spectacle, que du spectacle

Avec les universités d'été à la Rochelle du Parti Socialiste, de facto, la campagne pour les présidentielles 2012 a été lancée. Mais quel coup d'envoi laborieux. Et inquiétant à la fois.

Qu'en retenez vous de ces joutes ? Une nouvelle fois a primé le bras de fer entre les ténors en lice pour les primaires. Quid, une nouvelle fois, des idées fortes et des solutions phares susceptibles de sortir du bourbier économique et de l'enlisement social dans lequel patauge totalement notre pays. Et ce sans réelle perspective d'amélioration d'ici fin 2012 !

En 1967, Guy Débord écrivait un livre qui fera date et dont le titre était ''La société du spectacle''. Etrangement, nous voilà entrés de plain-pied dans la politique du spectacle. La politique devenant elle même un spectacle à elle toute seule. Nos personnalités se donnant en spectacle. Seules comptent désormais l'image, la communication, la séduction orale, la phrase qui fera le ''buzz''...

Bref, nous sommes dans la mise en scène, la forme, seule, compte. Aux oubliettes le fond. Car qui peut, en toute honnêteté, de façon spontanée, citer une idée maîtresse du programme du parti socialiste. Qui fasse souffler un vent de nouveauté. Donc qui n'a pas un goût de déjà vu. Vu et revu. Qui ait un effet ''wouah'' sur nos consciences.

Comment expliquer cette politique du spectacle ? Une des principales raisons tient à la médiatisation de notre société. Les médias sont omniprésents. Et il est regrettable de constater qu'ils sont d'abord et avant tout attirer par l'odeur alléchante des querelles de personnes.

Avec des effets collatéraux multiples. Une des premières victimes sont les électeurs, floués. Donc frustrés. Ce qui se traduit, la plupart du temps, par des taux d'abstention records. Ou des votes protestataires en constante augmentation au mieux, au pire, stables.

Les candidats, ensuite, qui ont un vrai programme novateur, qui font sérieusement bouger les lignes, remettent en cause des acquis, s'attaquent ouvertement à des sujets tabous qui plombent notre débat public depuis trente ans et la conduisent là ou elle en est, un désastre. Que l'on soit d'accord ou en désaccord est, naturellement, un autre sujet. En tête me vient Manuel Valls, qui secoue la momie qu'est devenu le PS, ou encore Montebourg avec son projet de démondialisation. Même si cette thématique est plus que discutable, car plus proche de la démagogie que du réalisme.

Mais ces candidats n'intéressent pas les médias. Ou si peu. Non pleins feux sur l'affrontement entre les ''stars'' Martine Aubry, ceci dit dépassée par la campagne elle-même car déstabilisée par l'élimination brutale de DSK d'une part, et mal préparée, d'autre part. Etre candidat ne se décrète pas. De surcroît dans l'urgence. Mais cela se travaille en amont depuis des mois, voire des années. Preuve en est avec Ségolène Royale en 2007 et François Hollande cette année. Qui aurait misé un rouble sur lui il y a encore plus d'un an ?

Cette politique du spectacle n'a pas/plus sa place au moment ou la France et le monde traverse une crise socio-économique d'une gravité exceptionnelle et dont l'onde de choc est loin encore d'être finie. Sans oublier qu'elle est en déphasage avec des attentes immenses du corps électoral.

jeudi 18 août 2011

2012 : Pourquoi François Bayrou peut croire en lui

Avec 18% des voix au premier tour de la présidentielle de 2007, François Bayrou avait surpris plus d'un spécialiste par l'ampleur de son score. Pas les Français. Et certainement pas l'intéressé lui-même sur de son positionnement. Donc d'une osmose avec une grande partie de l'électorat, de sa rencontre, comme on dit, avec un peuple lors de l'élection clé de voute de notre vie et régime politique.

A l'époque, j'avais écrit, dans un article, que François Bayrou est un OVNI dans notre paysage politique. Car justement, il rebat les cartes du jeu politique traditionnel avec des convictions et des idées non clivantes. Mais qui, bien, au contraire, transcendent les frontières idéologiques classiques établies depuis trente ans. Et qui, de nos jours, ne résistent plus à la confrontation d'une réalité devenue plus changeante, plus complexe.

Sans oublier le fait que François Bayrou aborde, en général, avec courage et de front, de nombreux sujets douloureux, guère populaires pour ne pas dire tabou qui sclérosent notre classe politique depuis trop d'années. Il établit, par ailleurs, des diagnostic très juste sur l'état réel de notre situation, qu'elle soit politique, économique, sociale. Des diagnostics qui sont loin de faire rêver. Donc qui ne devrait pas susciter un enthousiasme électoral. Et pourtant, c'est ce qui est arrivé en 2007.

Avec la sortie de son livre ''2012, Etat d'urgence'', François Bayrou poursuit donc dans le même registre. Au mieux il s'attire des railleries. Au pire, des commentaires acerbes, le jugeant trop pessimiste. Ou en faisant trop, se prenant pour De Gaulle. Ainsi, dans un article en date du jeudi 18 août 2011, le Monde parle ''d'accents gaulliens''. Sous le titre, on sent poindre une once d'ironie. A tort.

Car, pour la France et l'Europe, l'heure est grave. Très grave. Sans dramatisation aucune. La réalité parle d'elle-même. Pour nous. Sauf pour les non voyants évoluant dans une bulle médiatico-politique fantasmatique, totalement hors sol, sans prise aucune avec la réalité de ses concitoyens.

François Bayrou a le mot juste quand il décrit l'état de la France. Oui il y a état d'urgence. Il est le seul homme politique à prendre la pleine mesure de la gravité de nos patients, en l'occurrence, la France et l'Europe. Il y a urgence puissance 100 à agir dans tous les domaines pour espérer retrouver le chemin de la croissance, relancer la job machine (grippée depuis vingt ans), recréer du bien vivre ensemble...

Sinon la défaite nous menace. Une vraie débâcle même. Comme en 1940. Mais d'une toute autre nature. Pas militaire cette fois, heureusement d'ailleurs. Même si les conséquences seront tout aussi humainement insoutenables sur la durée. La débâcle risque d'être totale. Et nous en serons, tous, responsables. Coupables même. Par notre fuite en avant qui nous mène nulle part, sauf dans une impasse dramatique comme nous le montre la crise aigüe des dettes souveraines. Les pays n'ont d'autres choix que d'appauvrir leur peuple pour se sauver de la faillite ou s'endetter encore plus pour fatalement mener à la faillite leur peuple.

Les médias rappellent, assènent (cela fait partie de la manipulation des foules) qu'il sera difficile à François Bayrou de rééditer le même exploit, parvenir à ses ambitions en étant, cette fois, un homme seul.

Bien sûr, en sachant que comparaison n'est pas raison. Voire très relative car le contexte est incomparable et les hommes loin d'avoir le même profil. Mais osons. Et le Général de Gaulle en juin 1940 ? N'était il pas un homme seul contre tous ? Condamné par Pétain ? Délaissé par l'armée, à de rares exceptions près ? Abandonné par le pouvoir politique ? On connaît tous ensuite la fin heureuse de l'histoire. De notre histoire.

Ce qui fait un grand homme d'Etat ? Sa vision des choses, des faits, sa capacité à anticiper, à prévoir. Qui entre pleinement en résonance avec une attente, des espoirs de son peuple. Même si, c'est au prix de la douleur, de la souffrance. Un peuple préfère une vérité avec au bout l'espoir réel d'un lendemain meilleur qu'un mensonge répété sans certitude aucune sur de jours meilleurs.

François Bayrou peut il éviter la bourde de l'entre tour de 2007 ? Ou il s'est lamentablement compromis en se précipitant dans les bras de Ségolène Royal. Une de ses rares fautes mais qu'il paie probablement encore, déboussolant une part de son électorat. Par cette démarche, il a, également, laissé pensé que ses ambitions personnelles passaient avant les intérêts de la France. Donc il a sévèrement écorné sa stature d'homme politique à part.

François Bayrou a-t-il les épaules assez larges ? Le costume n'est il pas trop grand pour lui ? La rhétorique, aussi belle soit elle et convaincante, est toujours plus facile que l'action. Surtout quand on a les mains dans le cambouis, la tête dans le guidon, bref qu'on est constamment sous la pression des faits à la tête de la cinquième puissance mondiale, faut il le rappeler.

C'est peut être la plus grande des inconnues le concernant. Mais qui croyait en De Gaulle ? A part Churchill. Et encore, du bout des lèvres au début.

Voilà pourquoi François Bayrou peut – vraiment - croire en lui pour 2012.

mercredi 13 juillet 2011

Grèce, pourquoi les dirigeants nous prennent pour des C...

 MARRE, il y en a marre qu'on nous prenne ainsi pour des c... La syntaxe, pour une fois, passe au second plan. Je m'en excuse. Mais aujourd'hui c'est vrai un coup de sang face au mensonge délibérément affiché et répété par nos dirigeants européens concernant la Grèce.

La Grèce est et sera dans l'incapacité de rembourser sa dette publique colossale et qui atteint des montants à faire froid dans le dos.

Pour tout vous dire, je ne comprends même plus cet entêtement des dirigeants européens à vouloir nous faire croire à une sortie réaliste, viable et honorable de la Grèce. Bien sûr, hors de question d'humilier la Grèce, déjà les deux genoux à terre.

Mais on se rend compte que cet acharnement non seulement est contre productif mais détériore gravement l'état du malade. Et, pire, son mal est contagieux puisqu'il affecte jusqu'ici le Portugal, l'Espagne, certes, dans une moindre mesure. Sans parler dernièrement de l'Italie désormais dans l'oeil du cyclone des agences de notations.

Le mensonge n'a plus son effet apaisant sur les marchés. La duperie ne fonctionne plus. Bien au contraire, ces derniers sont désormais pris de panique. Assimilant toute parole des dirigeants à la dissimulation d'une vérité encore plus sombre. La panique est là et probablement installée pour un moment. Car à moyen terme, aucun signal fort et rassurant nous parvient des dirigeants européens.

Normal, ils sont à court d'idées  face à une réalité qui ne prête plus à discuter. La Grèce ne remboursera jamais ces prêts. A moins d'une croissance par an de plus de 5% ! Quand on  sait que le meilleur des élèves européens, l'Allemagne, atteint péniblement les 3%, c'est donc totalement illusoire !

Au bout du compte, tout le monde y perd la face. Surtout que les dirigeants ont conscience, désormais, quelque soit la décision prise, la solution adoptée, le sol se dérobera sous leurs pieds. Et l'Europe va en prendre un terrible coup sur la tête, en sortira terriblement groggy. Sa crédibilité est enjeu. Qui sait sa survie, en tous cas, dans sa forme institutionnelle et son mode de fonctionnement.

En effet, soit, on reconnaît que la Grèce est dans l'incapacité d'honorer ses engagements financiers et on imagine l'onde de choc sur les marchés, vis à vis des investisseurs et l'image dramatique envoyée au monde. Soit, on accepte sa sortie de l'Euro. Mais les conséquences seront tout aussi calamiteuses.

Voilà dans quelle impasse se trouve l'Europe aujourd'hui. A cause du laxisme, de l'aveuglement, de la coupable complicité envers des gouvernements grecs qui trichaient depuis des années sur leurs comptes publics alors que nos dirigeants fermaient complaisamment les yeux. Le prix est lourd, trop lourd. Surtout pour nos peuples qui n'y seront pour rien.

Alors, oui, il y en a marre, marre et marre d'être pris pour des C...

Quand les européens se réveilleront ils et ensemble, engageront des actions communes pour crier leur révolte et mettre un terme à cette mascarade dont ils seront les seuls à payer la facture  ?  Tandis que leurs leaders seront touchés, à peine à la marge.

Vous doutez encore ? Voilà un passage extrait de l'article intitulé ''Faut il payer la dette ?'' paru dans Le Monde Diplomatique de juillet 2011 qui devrait vous convaincre (définitivement) : ''la BCE (Banque Centrale Européenne) détient 66 milliards d'euros de titres souverains grecs (soit 20% de la dette publique du pays); le FMI (Fonds Monétaire International) et les gouvernements européens ont prêté jusqu'ici 33 milliards d'euros. Le même processus est enclenché avec l'Irlande et le Portugal. "Ce qui signifie qu'en cas de restructuration, ce sont les contribuables - plutôt que les investisseurs étrangers - qui ramasseront la note'' a résumé récemment le New York Times.''

A bon entendeur ou plutôt lecteur...

vendredi 17 juin 2011

FMI, pourquoi il faut un directeur issu des emergents

Cela démangeait depuis le début un pays émergent en pleine croissance de présenter contre la candidate ''européenne'', soit l'actuelle ministre des finances de la France, Christine Lagarde, un concurrent.

Chose faite avec l'Afrique du Sud qui va proposer vendredi la candidature de son ministre des Finances Trevor Manuel à la direction générale du Fonds monétaire international, rapporte le magazine Emerging.

Trevor Manuel est surnommé en Afrique du Sud  le ''magicien'' car il est considéré comme le principal artisan de la croissance et du développement économique sud africain.

C'est une bonne chose que l'Afrique du Sud se lance. La concurrence est toujours saine. Dans le respect des règles, bien entendu.

Il faut se réjouir de cette décision de l'Afrique du Sud. Même si, il faut être réaliste, ses chances de succès sont plus que minimes.

Néanmoins, elle a le mérite d'acter une nouvelle réalité économique mondiale que l'Europe se refuse à regarder droit dans les yeux.

De peur que le sol se dérobe sous ses pieds.

L'Europe, en soutenant d'un seul homme, la candidate française, fait valoir principalement, pour légitimer sa position, qu'en raison de l'omniprésence des débats sur les dettes souveraines européennes, un directeur issu de ses rangs est plus à même de garantir une résolution rapide et efficace.

Ce qui revient à dire donc que les pays émergents n'entendent rien ou si peu à nos problèmes budgétaires et financiers, qui, pourtant, contribuent sensiblement au ralentissement de la croissance mondiale. Donc affectent tout le monde.

L'Europe ne se départit toujours pas d'une certaine arrogance.

Au contraire, je pense qu'une personnalité issue d'un pays émergent apporterait sans aucun doute de l'air frais, un regard neuf sur nos problèmes d'européens totalement enkylosés dans des politiques inopérantes. Et qui sait des solutions innovantes pour nous sortir de cette impasse qui, plus le temps passe, plus elle compromet le retour à une économie saine adossée à une croissance forte et pérenne.

Mais c'est vrai, en matière économique, l'Europe n'a de leçons à recevoir de personne.

On voit clairement ou cela la mène ;-)

jeudi 16 juin 2011

Pourquoi Jacques Chirac ne plaisante pas

Samedi dernier, Jacques Chirac a déclaré ''qu'il voterait pour François Hollande en 2012'' . La petite phrase de Jacques Chirac a naturellement eu l'effet escompté. Fait mouche. Et le tour du larnderneau médiatico-politique ou politico-médiatique, selon vos aises.

Le petit cailloux dans la chaussure, en particulier, de Nicolas Sarkozy, a bien été lancé. Est il fait pour que le candidat non déclaré mais probable à sa propre succession à l'Elysée parte avec un handicap de plus dans la course à la présidentielle, telle est la question !

L'entourage de Jacques Chirac, conscient du mauvais effet de cette ''sortie'' verbale, a convaincu son mentor de vite éteindre le feu qui couvait et d'apaiser un climat visiblement tendu en parlant de ''plaisanterie''. De surcroît ''corezienne''. Mon oeil. Car qui peut croire à cette version. A part les naïfs qui semblent particulièrement nombreux parmi les journalistes. Ou qui se plaisent à l'être.

Cette phrase, voulue ou échappée (sciemment ?), en dit long, très long sur la toute la carrière politique de Jacques Chirac. Elle vaut, à elle seule, toute une biographie ! Je vous économise 400 pages de lecture, imaginez le gagne temps !

En effet, il va de soi que Jacques Chirac n'a jamais été véritablement un homme de droite. De centre gauche, oui. Ses convictions et son action politique en sont les meilleures preuves.

Certes, Jacques Chirac, a eu une incartade, de deux ans, entre 1986 et 1988, en tant que chef d'un gouvernement qui a porté une politique plus libérale que d'habitude en France. Mais ce fut une parenthèse, lui même n'y croyant pas, n'étant pas un fervent adepte du libéralisme. A l'époque ce sont ses ministres d'obédience de droite qui ont, avant tout, poussé dans ce sens.

Jacques Chirac est avant tout un homme de gauche. Donc il est normal et logique que son vote aille au candidat du Parti Socialiste. Son geste est en accord avec ses idées, il ne se trahit pas ! Ne se renie pas. Enfin, après plus de quarante ans de parcours politique. D'autant qu'il n'est absolument pas en ordeur de sainteté avec Nicolas Sarkozy. Il n'aime pas l'homme, son comportement, ses idées et la façon dont il exerce les fonctions de Chef de l'Etat. En termes de projet de société, vision de la France, conception politique, ses deux hommes sont aux antipodes.

Fidèle à son rôle d'animal politique rusé, et dangereux quand il est atteint dans sa dignité, Jacques Chirac fera tout, cette fois, pour gêner Nicolas Sarkozy et surtout l'empêcher de renouveler son succès à la présidentielle.

Jacques Chirac sait ce qu'il fait. Rappelez vous Jacques Chaban Delmas et Valery Giscard d'Estaing.

Nicolas Sarkozy devrait prendre l'homme au sérieux d'autant qu'il bénéficie d'une popularité exceptionnelle et que je n'explique toujours pas au regard de son bilan politique nul au terme de ses deux mandats. L'immobilisme a été tout de même la marque de fabrique du président Chirac.

On peut comprendre également le malaise des leaders du Parti Socialiste car l'ancien président ne constitue pas franchement une référence pour tout candidat à la magistrature suprême !

Voilà pourquoi Jacques Chirac n'a pas plaisanté.