Dans le camps de Nicolas Sarkozy l’heure est au triomphalisme. Voire au péché d’orgueil. Difficile de se contenir à voir les sondages qui donnent vainqueur, et depuis quelque temps haut la main, le leader de l’UMP dans l’hypothèse d’un duel au second tour contre Ségolène Royal. Mais c’est probablement trop beau pour être vrai. Même si en effet à la fin février les tendances généralement s’affirment.
Un triomphalisme mal placé. D’une part, croire que Ségolène Royal est définitivement hors jeu c’est se mettre le doigt dans l’œil. Remontée il y aura. La campagne va s’intensifier. Apprenant rapidement de ses fautes, elle corrige actuellement le tir. Preuve en est sa performance sur TF1, cette fois-ci minutieusement préparée. Aucun détail n’a été laissé au hasard. Fin de l’impréparation. Une de ses grandes faiblesses jusqu’ici. Donc un premier avertissement pour la droite.
Le second vient de François Bayrou. Il monte. Et il semble avoir encore une marge de progression. A moins que Ségolène Royal parvienne à ramener les électeurs de gauche jusqu’à présent égarés. François Bayrou au second tour ? Je dis très probable. Rappelez-vous en 2002, quand on évoquait la possible présence de Jean-Marie Le Pen au second tour ! Rires goguenards car hypothèse relevant de la science-fiction et balayée d’un revers de main avec cette arrogance de la certitude des choses sues par les soi disants experts de la vox populi et de la politique ! Donc prudence, prudence…
Surtout dans ce cas de figure pour Nicolas Sarkozy. Car être confronté à François Bayrou au second tour ce serait le pire des scénarios pour lui avec de grande chance de perdre.
Plus que tout, Nicolas Sarkozy et son équipe devrait faire preuve de modestie et jusqu’au bout. Car la campagne ne fait que commencer. Elle va monter en puissance dans les semaines à venir. A droite on se comporte comme si le match était déjà plié alors que nous sommes à l’entraînement. Et que la fin de la partie n’a pas été encore sifflée… par les citoyens. Car ce sont eux qui décideront du sort de chacun, dans les urnes. Sans oublier les débats télévisés ou la moindre phrase, sourire mal interprété peut faire radicalement basculé les choses.
Que Nicolas Sarkozy, amateur de football, et son équipe, se souviennent donc de cette finale mémorable de la Ligue des Champions en 2005. Le Milan AC menait 3 à 0 et se voyait déjà sacré champion d’Europe… Quand Liverpool en a décidé autrement et retourné la situation en leur faveur pour remporter ce titre.
Que la droite aussi garde précieusement en tête ce sondage ou 79% des français affirment que l’élection n’est pas encore jouée… En effet, le péché mignon des français c’est de faire sentir à leurs responsables politiques que ce sont eux les maîtres de la situation, un plaisir trop rare pour ne pas le savourer pleinement quand il leur est donné.
A méditer impérativement à droite pour éviter des lendemains plus que difficiles en cas de défaite et une sacré gueule de bois dont elle mettrait beaucoup de temps à s’en remettre.
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