vendredi 9 mars 2007

François Bayrou : pas de faux espoir car danger !

Même dans ses rêves les plus fous François Bayrou n’avait certainement pas imaginé se retrouver aussi haut aussi vite. En avance sur son plan de marche. Le voila en effet désormais à la hauteur des deux favoris de la course à l’Elysée selon un récent sondage CSA : 24% d’intentions de vote contre 25% pour la candidate socialiste et 29% pour le leader de l’UMP.

Une ascension fulgurante. En l’espace de quelques semaines, il a enregistré une hausse de plus de dix points ! Incroyable ! Car une telle progression reste rare.

Sa soudaineté rend, cependant, perplexe. Cette popularité est-elle un phénomène passager ? Est-elle solide ? Donc durable ? Telle est la question fondamentale car l’électorat de François Bayrou est le plus indécis à ce jour.

François Bayrou profite incontestablement de la difficulté patente de la candidate socialiste à convaincre sur nombre de sujets. Pour deux raisons : d’une part au niveau économique, il est évident que la gauche vit encore dans le déni de réalité. Son programme passe pour farfelu aux yeux de beaucoup d’électeurs, inapplicable en l’espèce car le fruit d’une vision essentiellement idéologique anachronique. D’autre part, Ségolène Royal traîne comme un boulets ses gaffes et faux pas de son début de campagne. Elle ne parvient pas, en dépit d’efforts tangibles ces derniers temps, à ôter ce doute en nous sur sa stature de femme d’Etat.

François Bayrou marche sur les platebandes de Nicolas Sarkozy car son autorité et sa fermeté inquiètent. François Bayrou, même s’il établit un constat tout aussi sévère sur l’état de la France que le ministre de l’intérieur, il y met les formes et arrondit les angles.

Mais cette ascension n’en demeure pas moins suspecte. Il ne faudrait qu’elle soit un mirage, ou le produit d’une opinion volatile et vulnérable car désorientée à un instant T. Voire artificielle créée de toute pièce par les médias afin, d’une part, se racheter après leur ‘’désinvolture’’ vis-à-vis du leader du centre et d’autre part, une volonté à tout prix de promouvoir un troisième homme fréquentable et ainsi neutraliser définitivement le leader de l’extrême droite.

Bref, se croire à l’abri d’un nouvel avril 2002. Mais si ce n’était que poudre aux yeux ! Que les médias et les sondages se trompent ! Dans ce cas, les effets seraient catastrophiques et pires qu’en 2002. Imaginez que le phénomène Bayrou s’essouffle avant de s’effondrer. Que c’était du ‘’pipo’’ et que Le Pen réussisse à nouveau ce tour de force dont personne ne veut croire.

Cette euphorie inquiète. A l’instar de tout excès. Il ne faudrait pas que cette perçée soit un miroir aux alouettes. Autrement dit, le reflet d’une réalité, non pas telle qu’elle est, mais comme on souhaiterait qu’elle soit. Surtout de la part des médias. Ils jouent à avec le feu. En cas d’erreur, c’est la société française, dans son ensemble, qui pourrait flamber.

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