mardi 1 avril 2008

Ca traine...

et ce n'est pas bon signe. Je parle du Zimbabwe et de la publication officielle des résultats des élections présidentielles. En effet, plus le temps qui sépare le jour du vote (samedi) de l'annonce des résultats plus les soupçons de fraudes augmentent.

Tout laisse à croire que l'opposition sortira victorieuse. Et qu'un second tour s'impose. Ainsi, le dictateur en place, au pouvoir depuis 28 ans, à l'origine du marasme économique et de la misère sociale qui frappe ce pays, désormais un des plus pauvres de la planète, Robert Mugabe fait tout pour s'accrocher. Lui-même a récemment déclaré qu'il resterait en fonction jusqu'à cent ans (il en a 84). Pourquoi pas après ?

C'est une tragédie épouvantable qui frappe le Zimbabwe depuis plusieurs années. Tragédie qui se déroule quasiment à huit clos. La communauté internationale dans son ensemble a trop peu parlé de cette catastrophe humanitaire, bien plus sérieuse que le Darfour.

Ces élections, et surtout l'enjeu, ont le mérite de braquer les yeux du monde entier sur ce pays. C'est le moment ou jamais de la part des européens, de l'ONU mais aussi, plus difficile, des pays voisins pour des questions d'Histoire et de filiation idéologique, de faire pression sur le dictateur. D'autant que les résultats s'y prettent.

C'est un moment décisif pour le Zimbabwe et ses habitants complètement à bout, réduits à l'état de bêtes sauvages pour beaucoup. L'indignation n'a pas été à la hauteur de l'horreur.

Pourvu que le Zimbabwe, enfin, sorte de l'enfer. Et que son bourreau soit défait. Et file à l'anglaise. Une métaphore qui lui déplaira étant donné sa haine viscérale pour l'ancienne puissance coloniale !

Pourvu surtout que le peuple zimbabwéen ne soit pas lâchement abandonné mais soutenu dans cette redoutable épreuve.

NOTE : Le sort du Zimbabwe m'interesse particulièrement pour avoir vécu en Afrique Australe, rencontré des zimbabwéens et ainsi mesuré concrètement l'état de détresse de ce peuple et les dramatiques répercussions de cet Etat qui part en lambeau sur la région. Dont la première d'entre elles, les centaines de milliers de réfugiés.

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